Senbazuru
  • film 16 mm transféré en HD, 1'58 boucle
  • 1000 cyanotypes
2017

Au Japon, on dit que plier mille grues en papier permet de réaliser un vœu. Sadako Sasaki, une jeune fille survivante des bombardements atomiques d’Hiroshima et atteinte de leucémie à la suite de l’explosion, avait entrepris de plier mille grues en origami dans l’espoir d'une rémission.
En 1958, un monument représentant Sadako tenant un origami en or a été érigé pour commémorer les milliers d'enfants victimes du bombardement. Aujourd’hui encore, des enfants du monde entier plient des grues et les envoient à Hiroshima pour qu’elles soient disposées autour de la statue.

"Senbazuru" est un film tourné en 16 mm : des mains plient et déplient une grue en papier à l’infini. Le geste nous met devant l’abîme de la commémoration : se rappeler est une gymnastique à toujours recommencer. Le papier de l’origami a été enduit d’une solution photosensible qui bleuit lentement à l'exposition du soleil. Les mouvements et les plis du papier dessinent, à mesure des répétitions, un motif sur la feuille. Ainsi, une fois redevenue plane, la feuille garde la trace du geste comme la photographie d’une prière, d’un recueillement dont l’aspect général est semblable, mais dont les détails varient toujours.
Une série de cyanotypes, résultat de ces pliages, est exposée avec le film.

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Ancienne Banque du Japon, Hiroshima branch office
MNN 2023.13.1.1-2023.13.3.6
  • 30 photographies en couleur
  • 40 photogrammes en NB
  • avec soutien de la Fondation POLA et Musée Nicéphore Niépce
2023
Le Musée Niépce abrite une collection abondante de photographies familiales offertes par des photographes amateurs. Principalement des albums familiaux datant du début du XVIIIe siècle jusqu'à aujourd’hui ; des photographies gravées sur plaques de verre ou des polaroïds, des petits tirages ou des grands formats : une variété d'éléments y sont apportés. Une fois intégrées à la collection, ces photographies sont conservées de manière permanente au musée. Cependant, toutes les photographies soumises ne peuvent pas être archivées, et elles doivent donc faire l'objet d'une sélection effectuée par le directeur de la collection. Cette série de photographie suit cette la transformation d’une mémoire intime en un bien commun et détaillant le chemin d’une photographie depuis un album de famille jusqu’aux réserves du musée. Les images jetées dans la poubelle du Musée Niépce pendant la présence de l’artiste sont rassemblées dans une série de photogrammes qui, elle, révèle les fantômes d’une mémoire intime.
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